Le deuil chez le lapin: comment réagit-il à la perte d’un compagnon?

Les lapins et le lien social

Le lapin domestique descend du lapin européen (Oryctolagus cuniculus), une espèce grégaire qui vit naturellement en groupes sociaux. Même si tous les lapins n’ont pas besoin d’un compagnon, ceux qui vivent en duo ou en groupe développent souvent des liens très forts : ils se toilettent mutuellement, dorment ensemble et établissent une hiérarchie claire.

Lorsque l’un d’eux décède, le survivant peut manifester des signes de deuil animal comparables à ce que l’on observe chez d’autres espèces sociales (chats, chiens, chevaux, oiseaux).

Comment un lapin exprime-t-il le deuil ?

Les réactions varient selon l’individu, mais certains comportements reviennent souvent :

• Recherche du compagnon disparu : le lapin peut renifler les endroits où l’autre dormait, ou se mettre à l’appeler par de petits sons.

• Changement d’appétit : certains mangent moins, voire arrêtent de s’alimenter temporairement.

• Réduction d’activité : le lapin peut devenir apathique, rester couché plus longtemps et perdre son intérêt pour le jeu.

• Isolement : il interagit moins avec les humains, se cache davantage.

• Stress ou anxiété : augmentation des comportements de vigilance, hyperactivité inhabituelle, ou au contraire repli complet.

Ces signes ne doivent pas être confondus avec une simple tristesse passagère : un deuil prolongé ou une perte d’appétit peut rapidement mettre en danger la santé du lapin, car un arrêt de transit est une urgence vétérinaire.

Faut-il laisser le lapin voir son compagnon décédé ?

Beaucoup de spécialistes et de refuges conseillent de laisser le lapin survivant sentir et approcher le corps de son compagnon pendant un court moment. Cela lui permet de comprendre que l’autre est mort et non simplement disparu. Cette étape peut aider à réduire la confusion et l’angoisse. Bien sûr, cette décision dépend aussi du contexte et des préférences du propriétaire.

Comment aider un lapin en deuil ?

1. Maintenir la routine : les repas, sorties et interactions doivent rester réguliers pour offrir des repères rassurants.

2. Augmenter les interactions humaines : caresses, jeux doux, présence dans son environnement.

3. Proposer de nouveaux enrichissements : tunnels, jouets, cachettes, pour stimuler la curiosité.

4. Surveiller attentivement la santé : vérifier l’appétit, le poids, les crottes. Consulter un vétérinaire au moindre doute.

5. Introduire éventuellement un nouveau compagnon : certains lapins retrouvent rapidement un équilibre en liant un nouveau partenariat, mais d’autres ont besoin de temps. Chaque lapin est unique et il faut respecter son rythme.

Quand s’inquiéter ?

Si un lapin cesse de manger pendant plus de 12 à 24 heures, ou présente une apathie marquée, il s’agit d’une urgence vétérinaire. Le deuil ne doit pas masquer un risque de stase digestive ou une autre pathologie.

Le deuil chez le lapin est une réalité, surtout lorsqu’il a vécu longtemps avec un compagnon. Reconnaître ses signes, offrir soutien et stabilité, et surveiller attentivement sa santé permet de traverser cette période difficile. Le respect du rythme individuel et l’accompagnement bienveillant font toute la différence pour l’aider à se réadapter.