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Pourquoi mes lapins quittent l’élevage stérilisés

  • Photo du rédacteur: Clapier Des Lucioles
    Clapier Des Lucioles
  • 3 août
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 août

Et pourquoi je dis non à la reproduction amateur


Quand on me demande un lapin « entier » pour reproduction, ma réponse est toujours non. Pas par égoïsme, ni pour garder mes lignées pour moi, mais parce que j’ai vu trop d’exemples concrets de ce qui arrive quand un lapin quitte l’élevage entier et tombe dans de mauvaises mains.


1. La reproduction, ce n’est pas juste “mettre deux lapins ensemble”


Élever des lapins demande bien plus qu’un mâle et une femelle. Il faut connaître leurs antécédents génétiques, comprendre les risques liés aux mises bas, savoir repérer les défauts héréditaires et avoir un plan en cas de complication. Sans ces bases, les petits peuvent hériter de problèmes de santé ou de tempérament, et se retrouver abandonnés ou revendus.


2. L’exemple qui résume tout


Il y a quelque temps, j’ai vu un lapin affiché 25 $. Quelques jours plus tard, une personne l’a acheté… et l’a remis en vente pour 90 $, sans aucun soin mentionné. Peu après, un autre « élevage » l’a racheté en disant qu’il s’agissait d’une prise en charge, a indiqué l’avoir fait castrer, puis l’a affiché 250 $.

Ce qui a frappé : aucune preuve vétérinaire, aucun document, aucune mention de clinique. Simplement l’affirmation que le lapin était « castré ».Quand on connaît les protocoles habituels, c’est difficile de ne pas se poser des questions sur la manière dont cette chirurgie a réellement été faite… et surtout, sur les risques qu’a pu courir l’animal.

En l’espace de quelques semaines, ce lapin est passé de main en main, sans traçabilité ni suivi, et avec un stress énorme.C’est exactement ce que je refuse d’encourager en laissant partir mes lapins entiers.


3. Préserver la santé et la génétique


Mon travail consiste à sélectionner des lapins sains, équilibrés et conformes à la race.Les vendre entiers, c’est perdre tout contrôle sur cette sélection : les croisements improvisés mènent souvent à des lapins fragiles, non conformes, ou porteurs de problèmes dentaires ou comportementaux que les adoptants découvrent trop tard.


4. Éviter la spéculation et les abus


Un lapin entier est souvent vu comme une "opportunité" pour faire des portées rapides. Cela amène trop souvent à :

  • des femelles sur-reproduites sans repos ;

  • des croisements visant uniquement des couleurs « tendance » ;

  • des petits vendus trop jeunes, sans soins ni stérilisation.

La stérilisation avant adoption coupe court à cette dérive et protège les lapins d’être utilisés comme simple source de profit.


5. Une tendance qui se confirme


Quelques éleveurs avec qui j’ai des échanges réguliers se trouvent hors province ou à l’étranger, et sont connus et transparents dans leur travail. Mais au Québec, tous ceux qui m’ont contacté en disant vouloir un lapin « pour la compagnie » ont, après discussion, avoué qu’ils comptaient en fait l’utiliser pour l’élevage.

Un exemple marquant : une dame m’a adopté une femelle loutre noire VM aux yeux bleus, assurant que c’était pour la compagnie. Quelques semaines plus tard, j’ai appris qu’elle avait un petit élevage, et qu’elle avait revendu la lapine à une autre personne au Témiscouata.Cette deuxième personne m’a écrit pour « connaître la génétique des VM », prétendument par curiosité. Mais j’ai vite compris qu’elle cherchait un mâle pour la reproduction. La lapine a ensuite été revendue une troisième fois, à une autre personne… qui, elle aussi, voulait élever des béliers hollandais.


Ce qui est particulièrement problématique : cette lapine n’est jamais partie de l’élevage avec un pedigree, puisqu’elle avait été adoptée comme animal de compagnie seulement. Aucun de ces gens n’avait donc l'information nécessaire pour prendre des décisions reproductives éclairées, mais tous voulaient l’utiliser à cette fin.

Tant que cette tendance se maintient, tous les mâles, peu importe la race, et toutes les femelles Bélier hollandais quitteront l’élevage stérilisés.


6. Offrir des compagnons déjà prêts pour la famille


Tous mes lapins quittent l’élevage déjà stérilisés et micropucés, avec la prévention vétérinaire faite. Cela assure :

  • aucun comportement hormonal à gérer (territorialité, marquage, bagarres) ;

  • pas de frais supplémentaires pour l’adoptant après adoption ;

  • et surtout, la certitude que mes lapins ne finiront pas dans des circuits de reproduction non encadrée.


Refuser la vente pour reproduction, ce n’est pas fermer une porte.C’est protéger mes lapins, mon travail et les futurs adoptants. C’est éviter qu’un lapin se retrouve ballotté de vente en vente, soumis à des pratiques douteuses et transformé en outil de reproduction plutôt qu’en compagnon.

Chez moi, les lapins partent déjà prêts pour leur nouvelle vie : stérilisés, identifiés, et accompagnés d’un suivi qui continue bien après leur adoption.Parce qu’un lapin mérite mieux que d’être revendu trois fois en un mois… et de subir une « chirurgie » dont personne ne peut confirmer les conditions.

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