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Torsion du lobe hépatique chez le lapin

  • Photo du rédacteur: Clapier Des Lucioles
    Clapier Des Lucioles
  • 22 juil.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 22 juil.

Chez le lapin, certaines affections graves peuvent évoluer de façon insidieuse, rendant leur détection difficile sans un œil averti. Parmi celles-ci, la torsion du lobe hépatique est une pathologie rare, mais potentiellement fatale, qui mérite d’être mieux connue, autant des propriétaires que des professionnels.



Qu’est-ce que la torsion du lobe hépatique ?



Le foie du lapin, comme chez d’autres mammifères, est constitué de plusieurs lobes. Dans certains cas, un de ces lobes (souvent le lobe caudé ou gauche latéral) peut se tordre sur lui-même, interrompant brutalement sa vascularisation. Cette torsion entraîne une nécrose du tissu hépatique, une inflammation importante et, parfois, une hémorragie interne.


C’est une urgence vétérinaire absolue. Sans chirurgie, le pronostic est très sombre.



Causes et facteurs de risque



Les causes exactes de la torsion d’un lobe hépatique restent mal connues. Cependant, certains éléments peuvent augmenter le risque :


  • Traumatisme abdominal (chute, choc)

  • Mouvements brusques ou hyperactivité

  • Anomalies anatomiques congénitales

  • Accumulation de graisse hépatique (foie gras)

  • Inflammations préexistantes du foie



Chez certains lapins, aucun facteur déclencheur n’est identifié, ce qui complique le dépistage préventif.



Symptômes : une présentation souvent floue



L’un des plus grands défis de cette pathologie est la discrétion des signes cliniques, surtout dans les premiers stades. Les symptômes peuvent facilement être confondus avec d’autres maladies digestives :


  • Anorexie partielle ou complète

  • Diminution ou absence de selles

  • Léthargie

  • Abdomen sensible ou douloureux

  • Respiration rapide

  • Perte de poids rapide

  • Muqueuses pâles (en cas d’hémorragie)

  • Ictère (jaunissement des muqueuses) dans les cas avancés



Parfois, l’animal semble s’améliorer temporairement avant de rechuter brutalement.



Diagnostic



Le diagnostic repose sur plusieurs éléments :


  1. Examen clinique : palpation abdominale parfois douloureuse, signes généraux de douleur ou d’abattement.

  2. Analyse sanguine : élévation des enzymes hépatiques, anémie, signes d’inflammation.

  3. Imagerie médicale :


    • Radiographies : peu spécifiques, mais peuvent révéler un aspect anormal du foie ou une masse.

    • Échographie abdominale : souvent décisive, elle permet de visualiser le lobe tordu, son absence de vascularisation, et parfois des saignements.

    • Scanner (CT) : rarement utilisé mais très précis si disponible.




Le diagnostic doit être rapide, car chaque heure compte.





Ce qu’il faut savoir : un lapin ne peut pas « guérir » d’une vraie torsion hépatique sans chirurgie



Il arrive qu’on lise, sur certains groupes ou forums, des témoignages affirmant qu’un lapin diagnostiqué avec une torsion du lobe hépatique se serait remis sans opération. Ces récits sont extrêmement trompeurs.


En réalité, une torsion du lobe hépatique est une atteinte mécanique et irréversible : le lobe n’est plus irrigué, se nécrose rapidement, et peut provoquer une hémorragie interne fatale. Sans chirurgie pour retirer le lobe atteint, la survie est exceptionnellement improbable.


Dans presque tous les cas rapportés de “guérison spontanée”, il s’agissait :


  • D’une erreur de diagnostic initial, notamment si l’échographie n’a pas été réalisée par un vétérinaire formé en NAC,

  • D’une confusion avec une autre pathologie hépatique (foie gras, hépatite),

  • Ou, beaucoup plus rarement, d’une torsion partielle ou transitoire qui s’est résolue spontanément, mais ce phénomène reste mal documenté et très contesté.



Il est donc dangereux de s’appuyer sur ces exceptions apparentes pour retarder ou refuser une chirurgie. Cela peut coûter la vie à l’animal.





Traitement : une chirurgie d’urgence



Le seul traitement curatif est l’ablation chirurgicale du lobe hépatique affecté. Cette intervention doit être réalisée par un vétérinaire compétent en NAC, dans une clinique disposant de l’équipement nécessaire.


  • Le taux de survie dépend largement de la rapidité de la prise en charge.

  • La chirurgie est souvent suivie d’un traitement intensif : fluides, analgésiques, antibiotiques, surveillance étroite.



Un lapin qui survit à la chirurgie a généralement un bon pronostic à long terme, car le foie peut compenser la perte d’un lobe.



Prévention : peut-on anticiper ?



Malheureusement, aucune méthode préventive fiable n’existe à ce jour. Toutefois, quelques précautions peuvent être utiles :


  • Éviter les manipulations brusques ou les sauts dangereux

  • Maintenir un poids santé et prévenir l’obésité

  • Surveiller les changements d’appétit ou de comportement

  • Consulter rapidement un vétérinaire en cas de doute, même mineur




Conclusion



La torsion du lobe hépatique chez le lapin est un diagnostic redouté en raison de sa gravité et de son évolution rapide. Trop souvent, elle est détectée trop tard, ou confondue avec une simple stase digestive. En tant qu’éleveurs, adoptants ou professionnels du milieu animal, il est essentiel de rester vigilants face à tout changement de comportement chez un lapin, et de ne jamais banaliser une perte d’appétit.


Un diagnostic précoce peut littéralement faire la différence entre la vie et la mort.


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