top of page
Rechercher

La coccidiose chez le lapin

  • Photo du rédacteur: Clapier Des Lucioles
    Clapier Des Lucioles
  • 26 oct.
  • 3 min de lecture

La coccidiose est l’une des maladies parasitaires les plus fréquentes chez le lapin, particulièrement chez les jeunes en période de sevrage. Elle est causée par des protozoaires du genre Eimeria, qui se multiplient dans les cellules de l’intestin ou du foie. Même si elle est parfois silencieuse, la coccidiose peut être grave lorsqu’elle s’installe dans un élevage, entraînant amaigrissement, diarrhée, baisse d’appétit et mortalité.



Les deux formes principales



On distingue deux formes de coccidiose chez le lapin :


  • La forme intestinale, provoquée par plusieurs espèces d’Eimeria (notamment E. magna, E. media, E. perforans), qui endommagent la muqueuse du tube digestif.

  • La forme hépatique, due à Eimeria stiedae, qui infecte les canaux biliaires du foie. Cette forme entraîne souvent un abdomen gonflé, des muqueuses jaunâtres et une perte de poids progressive.



(Sources : Merck Veterinary Manual, 2024 ; CABI Invasive Species Compendium, 2023.)



Transmission et facteurs de risque



La maladie se transmet par ingestion d’ookystes présents dans les crottes contaminées. Ces ookystes deviennent infectants après quelques jours dans un milieu chaud et humide.

Les jeunes lapins sont les plus vulnérables, car leur système immunitaire est encore immature. Le stress du sevrage, le transport, la chaleur ou une hygiène déficiente favorisent l’apparition des symptômes.


(Référence : Canadian Veterinary Journal, 2022 ; Lebas et al., INRA, 2021.)



Symptômes typiques



Les signes varient selon la gravité et la localisation :


  • diarrhée molle ou liquide (parfois jaunâtre),

  • ventre gonflé, perte d’appétit, poil terne,

  • croissance ralentie, faiblesse,

  • dans les cas sévères : déshydratation et mortalité rapide.



Une infestation légère peut passer inaperçue, mais elle ralentit souvent la croissance et affaiblit la résistance du lapin à d’autres infections.



Diagnostic



Le diagnostic se confirme par coproscopie (analyse des selles) ou par autopsie, où l’on observe souvent des lésions blanchâtres sur le foie ou des nodules dans l’intestin. Les vétérinaires NAC peuvent demander une flottation fécale pour détecter les ookystes d’Eimeria.


(Référence : Manual of Rabbit Medicine, Meredith & Flecknell, 2020.)





Traitement




L’amprolium



L’amprolium (vendu sous le nom commercial Amprol, Corid, etc.) est un anticoccidien fréquemment utilisé chez le lapin. C’est un analogue de la thiamine (vitamine B1) : il empêche les coccidies d’utiliser cette vitamine, bloquant ainsi leur développement dans l’intestin ou le foie.


  • L’amprolium agit sur les stades précoces du parasite, mais n’élimine pas les formes adultes.

  • Il doit être administré sous supervision vétérinaire, car un usage prolongé peut provoquer une carence en vitamine B1.




Autres traitements possibles



  • Toltrazuril (Baycox®) : très efficace, agit sur plusieurs stades de la coccidie ; souvent utilisé en élevage préventif (INRA, 2021).

  • Sulfaquinoxaline ou triméthoprime-sulfaméthoxazole : alternatives vétérinaires éprouvées, parfois préférées pour les formes hépatiques.

  • Soutien digestif : réhydratation, probiotiques, foin à volonté et nourriture riche en fibres pour restaurer la flore intestinale.






Prévention



La prévention repose avant tout sur l’hygiène et la gestion des risques :


  • nettoyer régulièrement les cages et éviter les sols humides,

  • retirer fréquemment les crottes et changer la litière,

  • éviter la surpopulation,

  • offrir une alimentation riche en fibres,

  • désinfecter les surfaces avec des produits efficaces contre les ookystes (comme l’ammoniac ou la vapeur à haute température).



Certains éleveurs administrent de courtes cures préventives d’amprolium ou de toltrazuril lors des périodes à risque (post-sevrage, transport, chaleur intense), toujours en alternant les molécules pour limiter la résistance.


(Référence : Lebas, INRA Productions Animales, 2021 ; Manual of Rabbit Medicine, 2020.)




La coccidiose est une maladie évitable mais redoutable, particulièrement chez les jeunes lapins. Une bonne hygiène, un suivi vétérinaire rigoureux et, au besoin, un traitement anticoccidien approprié comme l’amprolium permettent de maintenir un élevage sain et de réduire drastiquement les pertes.

Dans un élevage où la prévention est constante, la coccidiose devient rarement un problème grave, mais reste toujours une menace silencieuse à surveiller.


ree

 
 
 

Commentaires


bottom of page