Les différents types de vers chez le lapin
- Clapier Des Lucioles

- 26 oct.
- 3 min de lecture
Les vers intestinaux chez le lapin sont moins fréquents que la coccidiose, mais ils peuvent causer des troubles digestifs, un amaigrissement ou des carences lorsqu’ils sont présents en nombre important. Bien qu’un lapin puisse en héberger une petite quantité sans symptômes, une infestation plus sévère nuit à sa santé et à sa croissance.
La majorité des vers qui touchent le lapin appartiennent à trois grandes catégories : les nématodes (vers ronds), les cestodes (ténias) et, plus rarement, les trématodes (douves).
(Sources : Meredith & Flecknell, Manual of Rabbit Medicine, 2020 ; Lebas, INRA, 2021 ; Merck Veterinary Manual, 2024.)
1. Les nématodes (vers ronds)
Les nématodes sont les plus fréquents chez le lapin. Ils vivent dans le tube digestif et pondent des œufs microscopiques éliminés dans les crottes, capables de contaminer d’autres animaux.
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Passalurus ambiguus
(oxyure du lapin)
C’est le ver intestinal le plus courant chez les lapins domestiques. Il mesure 5 à 10 mm et vit dans le côlon et le rectum.
Transmission : par ingestion d’œufs présents dans les crottes.
Symptômes : souvent aucun, mais dans les infestations massives : démangeaisons autour de l’anus, crottes collées, agitation, amaigrissement léger.
Traitement : le fenbendazole (Panacur®) ou l’ivermectine (Ivomec®, Eqvalan®) sont efficaces à dose vétérinaire.
(Référence : Merck Veterinary Manual, 2024 ; CABI Parasite Compendium, 2023.)
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Trichostrongylus retortaeformis
Ce ver rond vit dans l’intestin grêle. Il est surtout rencontré chez les lapins d’extérieur ou ceux ayant accès à la terre.
Transmission : ingestion d’œufs ou de larves sur les végétaux contaminés.
Symptômes : amaigrissement, poil terne, crottes plus petites et sèches.
Traitement : benzimidazoles comme le fenbendazole (5 mg/kg pendant 5 jours).
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Strongyloides papillosus
Rare chez le lapin, mais possible en cas de contact avec des animaux de ferme ou un sol contaminé.
Symptômes : diarrhée chronique et perte de poids.
Prévention : éviter l’accès aux pâturages fréquentés par d’autres espèces.
2. Les cestodes (ténias)
Les ténias sont des vers plats segmentés, rares chez les lapins domestiques mais possibles chez ceux vivant en semi-liberté.
Ils nécessitent un hôte intermédiaire (souvent un acarien ou un petit insecte).
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Cittotaenia ctenoides
et
Cittotaenia denticulata
Cycle : le lapin ingère un acarien infecté, et le ténia se développe dans l’intestin.
Symptômes : amaigrissement progressif, baisse d’appétit, poil terne.
Diagnostic : segments visibles dans les crottes ou coproscopie.
Traitement : le praziquantel est le traitement de choix (10 mg/kg en dose unique, selon les références du Merck Veterinary Manual, 2024).
3. Les trématodes (douves)
Très rares, les douves hépatiques (Fasciola hepatica) peuvent toucher les lapins vivant à proximité de zones marécageuses ou pâturages contaminés par des moutons ou des bovins.
Symptômes : jaunisse, faiblesse, perte de poids, augmentation du volume du foie.
Diagnostic : autopsie ou analyse sanguine.
Traitement : uniquement sous supervision vétérinaire, avec des molécules spécifiques comme le triclabendazole.
(Référence : INRA, 2021 ; Manual of Rabbit Medicine, 2020.)
Diagnostic
Le diagnostic repose sur une analyse de selles (coproscopie), réalisée par un vétérinaire NAC ou un laboratoire. Elle permet d’identifier la présence d’œufs, de larves ou de segments de vers.
Cette méthode est la seule fiable pour déterminer quel type de parasite est présent avant de traiter.
Traitement et prévention
Traitement
Le fenbendazole (Panacur®) demeure le plus couramment utilisé pour les nématodes, à raison de 20 mg/kg par jour pendant 5 jours, à renouveler après 10 jours en cas d’infestation importante (Merck Veterinary Manual, 2024).
L’ivermectine peut également être employée sous supervision vétérinaire, notamment en cas de co-infestation avec des parasites externes (mites, poux).
Les ténias nécessitent des molécules spécifiques comme le praziquantel, parfois combiné au fenbendazole pour un effet élargi.
Prévention
Changer régulièrement la litière et éviter l’humidité.
Empêcher le contact avec les crottes d’autres animaux.
Laver soigneusement les légumes et herbes cueillis à l’extérieur.
Vermifuger les reproducteurs de façon préventive, selon les conseils du vétérinaire.
Surveiller le poids et la qualité du poil, indicateurs précoces de déséquilibre intestinal.
(Référence : Lebas, INRA, 2021 ; CABI, 2023.)
En résumé
Les vers intestinaux ne sont pas toujours visibles, mais ils peuvent nuire sérieusement à la santé du lapin s’ils sont négligés. Une analyse fécale régulière, une hygiène stricte et, au besoin, un traitement vermifuge adapté permettent de maintenir un élevage sain.
La plupart des infestations se contrôlent facilement dès qu’elles sont détectées à temps, d’où l’importance d’une surveillance préventive, même pour les lapins qui ne sortent jamais dehors.







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