Le gène himalayen, couleur thermique
- Clapier Des Lucioles
- 17 nov. 2024
- 3 min de lecture
La génétique des lapins himalayens : pourquoi leurs points colorés apparaissent-ils avec le froid ?
Les lapins himalayens sont célèbres pour leur apparence unique : un pelage blanc immaculé avec des extrémités colorées (museau, oreilles, pattes et queue). Ce motif caractéristique, connu sous le nom de “points”, est le résultat d’une adaptation génétique fascinante influencée par la température. Cet article explore la génétique derrière cette coloration, pourquoi elle dépend de la température, et ce que cela signifie pour l’élevage des lapins himalayens.
Le gène responsable des points colorés
La coloration des lapins himalayens est gouvernée par une mutation du gène C, appelé le gène “ch”. Ce gène est une variation du gène albinos, et il agit de manière très spécifique :
• Hypothermique : Le gène “ch” ne permet la production de pigment que dans les zones où la température corporelle est plus basse.
• Pigments limités : Seules les extrémités, où la température corporelle est naturellement plus basse, peuvent développer de la couleur.
Les points colorés peuvent apparaître en noir, bleu, chocolat ou lilas, selon les gènes de base présents chez le lapin.
Pourquoi la température influence-t-elle les points ?
Le gène “ch” produit une enzyme, appelée tyrosinase, qui est essentielle à la production de mélanine (le pigment responsable de la couleur). Cependant, cette enzyme est thermosensible :
• À des températures supérieures à 33-35°C, la tyrosinase devient inactive, empêchant la production de pigment.
• Dans les zones plus froides du corps (oreilles, nez, pattes et queue), où la température est inférieure à ce seuil, la tyrosinase reste active, permettant la formation de couleur.
Ainsi, les lapins himalayens naissent généralement blancs, car l’utérus de la mère maintient une température constante et élevée. Les points commencent à apparaître après la naissance, lorsque le lapin est exposé à des températures plus fraîches.
L’influence des variations climatiques
La température ambiante peut affecter l’intensité des points colorés :
• En climat froid : Les points sont souvent plus prononcés et bien définis, car une plus grande partie du corps peut descendre en dessous du seuil thermique.
• En climat chaud : Les points peuvent être moins marqués, voire s’atténuer, car la production de mélanine est limitée à des zones encore plus restreintes.
Chez certains lapins himalayens, une exposition prolongée au froid peut même provoquer l’apparition de zones colorées supplémentaires sur le pelage.
Les variations génétiques dans les points colorés
Bien que tous les lapins himalayens possèdent le gène “ch”, d’autres gènes influencent la couleur exacte et l’apparence des points :
1. Gène de base (B/b) : Détermine si les points sont noirs (B) ou chocolat (b).
2. Gène de dilution (D/d) : Les points peuvent être dilués en bleu (dilution du noir) ou lilas (dilution du chocolat).
3. Gènes modificateurs : Peuvent affecter l’intensité ou la taille des points.
Ces combinaisons génétiques permettent une grande diversité dans l’apparence des lapins himalayens tout en conservant leur motif caractéristique.
Implications pour l’élevage des lapins himalayens
1. Contrôle de l’environnement
Les éleveurs doivent être conscients que la température peut influencer l’apparence des lapins himalayens. Par exemple, un lapin élevé dans un environnement très chaud peut avoir des points moins visibles, ce qui peut affecter sa valeur en exposition.
2. Préserver les standards
Les standards de la race imposent souvent des exigences précises concernant l’intensité et la netteté des points. Les éleveurs doivent sélectionner soigneusement les reproducteurs pour maintenir ces caractéristiques.
3. Observation des mutations
Les variations dans les points peuvent également indiquer la présence de mutations génétiques ou d’interactions avec d’autres gènes, ce qui est fascinant à explorer pour les passionnés de génétique.
Conclusion
Les lapins himalayens sont un exemple fascinant de la manière dont la génétique et l’environnement interagissent pour produire des traits uniques. Leur coloration sensible à la température est à la fois une curiosité scientifique et un défi pour les éleveurs qui souhaitent préserver cette caractéristique emblématique.

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