Aujourd’hui, j’ai récupéré une petite lapine.
- Clapier Des Lucioles
- il y a 2 jours
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Elle provient d’un autre élevage, vendue en magasin, puis confiée au premier venu. Deux mois plus tard, elle a été abandonnée pour «agressivité ». Ce mot, trop souvent utilisé à tort chez le lapin, cache bien des choses.
À son arrivée ici, cette lapine n’a montré aucune agressivité. Elle était stressée, méfiante, sur le qui-vive, mais pas agressive. Lors de son examen de santé sommaire, un détail nous a glacés: un œil rouge, injecté de sang. Cela ne vient pas d’un défaut génétique ou d’une maladie, mais très probablement d’un traumatisme à la tête. Un coup.


Ce cas illustre les dérives inquiétantes de la vente en animalerie. Les lapins y sont souvent cédés sans aucune sélection, sans échange, sans évaluation des futurs adoptants. Le simple fait de sortir une carte bancaire suffit à repartir avec un être vivant. Aucun suivi, aucun accompagnement. Un système qui expose les lapins à tous les dangers : celui d’être mal compris, maltraités, négligés… puis abandonnés.
Et puis, il y a eu cette phrase, dite presque avec détachement :« Je n’ai rien à laisser avec elle, je ne lui ai jamais acheté grand-chose… je ne l’aimais pas. »
Comment peut-on ne pas aimer un animal qu’on a choisi d’adopter ? Comment peut-on si vite rejeter un être vivant, sensible, simplement parce qu’il ne correspond pas à nos attentes ?
Il est important de le redire : le lapin ne comprend pas la punition. Il ne peut pas associer une claque, un cri ou un coup à un comportement qu’il aurait eu. Tout ce qu’il comprend, c’est qu’il est en danger. Et face au danger, le lapin fuit. Ou il se défend. On finit alors par cataloguer «agressif» un animal qui est, en réalité, terrorisé.
La violence envers les animaux n’a jamais été une solution. Elle est inutile, inefficace, et surtout, profondément injuste. Si un comportement pose problème, il faut en chercher la cause : douleur, peur, stress, hormones, territoire… Il faut apprendre à comprendre leur langage corporel et à respecter leur rythme.
Comportements à adopter face à un lapin
Adopter un lapin, c’est apprendre à interagir avec une espèce très différente de la nôtre. Ce n’est pas un animal à manipuler à tout prix, ni un jouet silencieux pour enfant. Voici les bases d’une relation saine:
Observer sans forcer
Le lapin est un animal proie. Il déteste être attrapé sans prévenir ou manipulé à outrance. Le laisser venir de lui-même est essentiel pour gagner sa confiance.
Respecter son espace
Chaque lapin doit avoir un coin à lui, un abri, un refuge où il peut se sentir en sécurité. Ne pas envahir cet espace est une preuve de respect.
Approcher calmement
Les gestes brusques, les cris ou les mouvements rapides peuvent l’effrayer. Parlez doucement, approchez lentement, et soyez patient.
Comprendre son langage corporel
Un lapin qui tape du pied, qui grogne ou qui fuit n’est pas « méchant », il communique. Il exprime son inconfort ou sa peur.
Construire une relation basée sur la confiance
Cela prend du temps. Parfois des jours, parfois des mois. Mais une fois la confiance installée, le lien avec un lapin est incroyablement fort et authentique.
Aujourd’hui, cette lapine commence une nouvelle vie. Elle est en sécurité, elle sera soignée, stérilisée, et surtout, elle sera respectée. Elle mérite la chance de réapprendre à faire confiance. Et moi, je serai là pour lui prouver que la douceur peut tout changer.

Bébé nain néerlandais provenant de notre élevage
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